Wednesday, July 20, 2005

De quoi faudrait-il sauver Danone?


La rumeur courre, le méchant capitaliste américain jouant selon les règles du jeu pourrait s’emparer de Danone. Immédiatement, politiques et syndicalistes s’emmêlent et demandent de façon virulente un changement des règles. La majorité des hommes politiques de droite comme de gauche pour défendre un « symbole du patrimoine français » deviennent collectivistes ! Et pourquoi pas une nationalisation, tant qu’on y est ??
Une fois de plus, la France va devenir la risée du monde qui se développe, celui qui s’appuie sur les vertus du marché pour créer de nouvelles entreprises donc des emplois.

Danone est une fantastique entreprise, crée en Espagne et développée entre autres par un entrepreneur français, et dont les marchés s’étendent de l’Europe à l’Amérique du Sud, des Etats-Unis a l’Asie. Ce groupe mondial, qui fait évoluer sa marque pour conserver son identité (Dannon aux Etats-Unis par exemple, voir ci-contre), s’est développé grâce aux capitaux injectés par les marchés financiers, sans se préoccuper d’ou ces capitaux affluaient. (cf. article du NY Times ci-dessous)

Danone serait une entreprise française. Au regard de quel critère ? Son origine ? L’emplacement de son siège social ? Ce n’est en toutes hypothèses pas la structure de son capital, c'est-à-dire de ses propriétaires, qui répondra à cette question. Avec 85% de ses actions cotées en bourse, Danone est d’ores et déjà détenue par des « intérêts étrangers ».

Cette « affaire » illustre a nouveau les faiblesses de la France à l’heure d’une économie globale et dynamique.

Si, au lieu de dépenser des centaines de millions d’euros pour la SNCF, l’argent était rendu aux contribuables pour leur permettre d’investir dans des fonds de pensions capables de rivaliser avec leurs alter ego internationaux, nos entreprises pourraient être détenues par des capitaux français.

Si, au lieu d’entraver la liberté d’entreprendre et de brider la volonté des plus téméraires, la France encourageait l’innovation et valorisait le travail, nous n’aurions pas un mais plusieurs Danones, dans différents secteurs de l’industrie.

Oui, les fleurons de l’industrie basés en France risquent les uns après les autres de déménager et de s’installer outre-manche, outre-atlantique ou en extrême orient. Ce n’est que de notre responsabilité de changer cela, non pas en nous recroquevillant pour défendre la production laitière française, mais en nous ouvrant et en faisant preuve de combativité a bon escient, en disposant des outils nécessaires.




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PepsiCo Says It Won't Try to Buy French Company
By THOMAS FULLER
International Herald Tribune
PARIS, July 25 -

A quick look at Danone's history shows a less than fully French pedigree. Danone was founded in Spain in 1919 by Isaac Carasso, who spent his early years in what is now Greece. He perfected the first industrial process for making yogurt and named the company Danone, a variation of the Catalan nickname he had given his son, Daniel.
Ten years later, Daniel Carasso moved to France, where his father died, and where he ran the company until the onset of World War II. A Jew in Nazi-occupied France, Daniel Carasso entrusted the company to friends and fled to the United States, where he continued to sell yogurt but Americanized the name to Dannon. The American company was sold to Beatrice Foods and eventually was bought back.
Mr. Carasso returned to Paris in 1951 to revive the business he left behind. It was a merger with Gervais, an industrial cheese maker, in 1967, and with BSN, a glass container company, in 1973, that gave the company the French character it has today.
It was also the legacy of Antoine Riboud, the head of BSN. Riboud went on to lead Danone and become a nationally known figure.

Thursday, July 14, 2005

Modèle anglo-saxon, vraiment pas?

Le verdict est tombé, et la France a de nouveau perdu ! Le Comité International Olympique n’a pas désigné Paris pour accueillir les JO de 2012 quand bien même son dossier de candidature ait été prétendument le meilleur !
Cette décision, qui fait suite a de nombreux revers et signes de déclin en France, illustre a nouveau la perte de compétitivité et d’attraction de ce qui fut une puissance mondiale.
Ainsi donc, les représentants Français de tout bord politique si prompts a critiquer le « modèle anglo-saxon » doivent a nouveau faire face aux sourires vainqueurs de nos voisins d’Outre Manche qui ont marqué un nouveau point dans la bataille séculaire entre nos deux pays.
Malgré les propos de M. Chirac qui a confondu le CIO avec le guide Michelin, les cardinaux de l’Olympisme ont tranche : Londres mérite plus les JO que Paris ! Pourquoi ?

Lorsqu’un collège d’une centaine de personnes est responsable pour choisir la destination du plus grand barnum au monde et son corollaire : exposition touristique et médiatique, développement économique, ils prennent en compte non seulement la qualité du dossier mais aussi la réalité du pays.
Il y a 30 ans, l’Angleterre stagnait et vivait encore à l’ère de la Révolution Industrielle, loin derrière la France en terme de PIB… Les reformes initiées par Margaret Thatcher - honnie par la classe politique française mais saluée par Tony Blair – ont permis a l’Angleterre de prendre de l’avance.
Aujourd’hui la France compte 10% de chômeurs quand l’Angleterre ne dépasse pas le seuil des 5%. Demain, grâce aux fonds disponibles par l’obtention des JO, les transports londoniens seront supérieurs au « modèle français ». Arrêtons-la cette litanie, les Anglais sont même champions du monde de rugby !!

La grotesque démonstration du Président de la République Française tentant d’illustrer lors de sa « garden party » (sic !) la supériorité hexagonale ne fait qu’accentuer le décalage dans lequel vivent les élites républicaines.

Pour finir sur une note positive ( ?), nous pouvons nous consoler : nombre des jeunes et brillants cerveaux Français résident déjà a Londres, et leur nombre va continuer a s’accroître dans les années à venir, ils vont pouvoir assister aux Jeux !