Friday, September 23, 2005

HP: sus au méchant capitaliste?

Les cris d’orfraie se font a nouveau entendre… Hewlett-Packard a décidé de procéder a des réductions d’effectifs et les irresponsables politiques et syndicalistes français s’époumonent : il faut empêcher les entreprises faisant des bénéfices de pouvoir licencier !

S’ils pouvaient entendre cela, nul doute que Bill Hewlett et Dave Packard, les fondateurs de HP qui ont eu le génie de créer une entreprise qui a fourni du travail à des centaines de milliers de personnes, reconsidéreraient leur implantation en France.

Cet épisode a permis d’illustrer a nouveau a quel point une grande majorité de la classe politique et syndicale française manque d’un minimum de culture économique. Sans reprendre ici un florilège de citations plus « abracadabrantesques » les unes que les autres, il apparaît nécessaire de procéder a quelques rappels.

- Les bénéfices ne sont pas éternels :

L’argument simpliste selon lequel une société qui fait des bénéfices ne peut pas licencier mérite a peine d’être débattu tellement il est grotesque ! A-t-on déjà vu une entreprise assurée d’être bénéficiaire et rentable ad aeternam ? L’outil de production se doit d’être adapté pour permettre d’affronter l’avenir et permettre la distribution de dividendes aux investisseurs.

- Pour avoir des investisseurs, donc pouvoir survivre, l’entreprise a besoin de les rémunérer :


C’est ce qui s’appelle le retour sur investissement. Chacun d’entre nous attend de son investissement qu’il lui rapporte quelque chose : si on investit du temps dans un travail, c’est pour recevoir un salaire. Si les investisseurs qui permettent à HP comme à toute entreprise de fonctionner ne recevaient pas leur juste rémunération, ils placeraient leur argent ailleurs ; et alors ce ne serait pas 10% de la masse salariale qui disparaîtraient mais 100% !

Il est bon de rappeler que les actionnaires tant vilipendés par nos incultes syndicats ne sont autres que les représentants des employés de nombre d’autres pays (Pays-Bas, Chili…) qui eux recevront une retraite grâce à leurs fonds de pensions.

Sans investisseurs, pas d’investissements – sans investissements, pas de nouveaux produits – sans nouveaux produits, pas de croissance – sans croissance, pas de création de richesses – sans création de richesses, pas d’emplois… Il est temps que nos « élites » lisent Atlas Shrugged par Ayn Rand.

- Quid de l’aide publique ?

Apres quelques semaines brouillonnes, où un gouvernement prétendu composé de gens économiquement éduqués se comportaient en dignes successeurs de Georges Marchais ou Arlette Laguiller, la « faille » a été trouvée. HP a reçu des aides publiques et maintenant doit les rembourser.
Intéressante conception ! J’imagine qu’il y a eu un contrat signé lors du versement de ces dettes, il suffit de s’y referez. Et s’il n’y en a pas eu, c’est une fois de plus l’illustration de la bêtise de la machine publique.

Les libéraux sont hostiles aux aides publiques car elles sont une distorsion de concurrence. Les politiques imaginent ainsi avoir un levier de contrôle. Erreur, une nouvelle fois prouvée ici. Messieurs de la sphère publique, laissez faire le jeu naturel des marchés et vous comprendrez très vite pourquoi les aides publiques sont inutiles. Tant que ces aides existent, les entreprises auraient cependant tort de s’en priver. D’ailleurs comme Dominique de Villepin l’a reconnu, dans le cas d’HP, elles sont « très réduites ». Alors le gouvernement français va peut-être récupérer quelques menues monnaies de ce brouhaha, mais rien qui ne justifie tout cela. Shakespeare l’a déjà dit : Beaucoup de bruit…

Que ne serait-il pas plus facile pour un gouvernement de favoriser le développement de l’emploi et des entreprises, au lieu de nous faire passer pour un pays a fort relents communistes (M. Gérard Larcher a-t-il sa carte a Lutte Ouvrière ? on pourrait le penser…). Cette flexibilité permettra qu'il y ait plus de créations d'emplois que de destructions.

Le seul résultat tangible de cette agitation est clair : la prochaine fois qu’HP procèdera a des créations d’emplois, ce ne sera pas en France…



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