Tuesday, October 18, 2005

La singularité française


Décidée à se retrouver isolée au milieu de ses voisins européens, la France a exigé une réunion d’urgence du Conseil Européen pour étudier les propositions faites par le commissaire européen Mandelson lors des réunions du cycle de Doha.
Bien que la France ergote sur des questions présentées comme techniques, l’enjeu est aisément compréhensible par tous, et illustre, une nouvelle fois, le décalage entre la France et le reste du monde.

Le cycle de Doha est extrêmement important dans le cadre du développement de l’Organisation Mondiale du Commerce, et l’accord final devrait permettre de faciliter les échanges internationaux, profitant ainsi aux producteurs et consommateurs du monde entier. Il est connu et reconnu que les échanges commerciaux bénéficient à tous et, au prix de quelques ajustements, permettent non seulement le développement économique mais aussi l’essor de la liberté et de la démocratie.

Traditionnellement les subventions à l’agriculture sont un sujet sensible, sources de tensions entre Américains, Européens et les pays en voie de développement. Pour simplifier, les pays en voie de développement ne comprennent pas pourquoi les pays développés subventionnent lourdement leurs agriculteurs, ce qui préjudicient à la concurrence et donc à leur essor économique.

La France est bien entendu à la pointe de ce combat rétrograde, prête a sacrifier à fonds perdus des millions d’euros pour subventionner la culture de produits qui pourraient être importés d’autres pays à un prix de production inférieur. Les fonds ainsi économisés pourraient être utilisés pour contribuer au développement d’innovations, dans le secteur agricole et autres, permettant à cette frange de la population de monter dans le train de la société du savoir et de l’innovation.
Malheureusement le courage politique est une denrée rare dans les 7e et 8e arrondissements parisiens !

De l’avis de tous les observateurs, à l’exception des analystes français, les récentes propositions de réduction de leurs subventions faites par les Américains représentent un immense pas en avant, et devraient permettre une avancée historique dans la libéralisation des échanges commerciaux.

Seul soucis : l’opposition du Président de la République Française ! Au détriment des consommateurs et contribuables français, des producteurs brésiliens… Jacques Chirac illustre une nouvelle fois son incompréhension du monde post-gaulliste. La France s’entête à se vouloir protectionniste, et ainsi poursuit son déclin.

En conclusion de la réunion des ministres européens, il a bien sur été décidé de ne pas mettre en place le processus de contrôle imaginé par l’énarchie française… cela suffira-t-il pour faire évoluer la France vers une position raisonnable ? On peut, hélas, en douter…

0 Comments:

Post a Comment

<< Home