Saturday, March 18, 2006

Précaire et Heureux!

Ainsi, le pavé parisien accueille de nombreux manifestants, le gouvernement est sous pression, tout cela parce qu’il est envisagé d’introduire un petit peu de flexibilité dans le carcan social qui étouffe l’économie française. A qui tente d’ouvrir les yeux sur le monde tel qu’il est, la situation est au mieux comique, au pire pathétique !

En résumé, les jeunes et leurs aînés craignent d’être du jour au lendemain, et sans raison, virés par leur employeur. C’est, à la fois, témoigné d’un manque de connaissance des réalités de l’entreprise, d’un manque de confiance en soi, et d’une vision qui est la conséquence de trente années de lavage des cerveaux due à des politiques socialisantes.

Un manque de connaissance de l’entreprise, tout d’abord, car à écouter ces jeunes, il semble que le patron soit le diable et qu’il prenne un malin plaisir à se séparer de ses meilleurs éléments. Quelle est la réalité ? Une personne recrutée par une entreprise est un investissement faite par celle-ci, un employé prend de la valeur chaque jour en raison de l’expérience qu’il acquiert, et si l’employeur est amené à se séparer d’un employé, c’est parce qu’il en contraint en raison d’un comportement inadéquat ou des conditions économiques auxquelles il doit s’adapter. Jamais un entrepreneur ne licencie par plaisir !

Accepter un emploi c’est être prêt à relever un challenge, prêt à se prouver à soi-même et a son employeur que l’on est à la hauteur de la situation ; ce n’est pas chercher refuge pour être sur prendre le train qui vous amène doucement vers la retraite. Quand l’employé se dépasse et tente d’accomplir ses objectifs, il représente une valeur que l’entreprise ne souhaite pas perdre.

Comment la France est-elle arrivée à produire une génération qui semble attirée plus par le confort de la médiocrité que par le défi que représente le dépassement de soi-même ? Ou est passé le génie français, censé être créatif et entreprenant ? Recueillons-nous les fruits de la « Génération Mitterrand » ? L’évidente réponse fait mal : les politiques socialisantes menées par les gouvernements de gauche et de droite depuis 30 ans ont handicapés le pays, ne le préparant pas à la réalité du monde et en créant une société craignant de prendre le moindre risque. La France de 2006 est un dinosaure qui se replie sur soi-même, ayant perdu pied avec la réalité !

Appartenant à cette génération qui ne connaît réellement que Chirac et Mitterrand comme résidents de l’Elysée, j’ai eu la chance d’obtenir dés ma sortie de l’université un CDI. Et pourtant chaque jour je me considérais en période d’essai, si je perds la confiance de mon employeur, je n’ai pas ma place dans son entreprise.

Aujourd’hui, je travaille à San Francisco, et mon contrat de travail stipule que je suis employé « at will » ; ce qui veut dire que mon employeur peut décider a tout moment de se séparer de moi, et ce dans 24 heures, un an ou une décade. Je suis donc un « précaire » d’après la nomenclature française, et pourtant je ne crains pas pour mon poste : tant que mon travaille est à la hauteur des attentes de mon employeur –ou comme c’est mon objectif- les dépasse il n’existe pas de meilleure protection.

Ce qui est rassurant et triste, c’est que nous sommes chaque jour de plus en plus de jeunes issues des formations françaises, à quitter la France, à la recherche du bonheur – avoir un job a la hauteur de nos ambitions – en ne craignant pas un seul instant notre « précarité ».